François Pompon (1855-1933) est connu pour ses sculptures animalières dont le style novateur se caractérise par la simplification des formes et des surfaces polies. Pompon entre comme apprenti dans l'atelier de son père, Alban Pompon (1823-1907) qui était compagnon du devoir menuisier-ébéniste. Grâce à une bourse obtenue par le curé, il part en 1870 pour Dijon où il devient apprenti tailleur de pierre chez un marbrier. Il suit les cours du soir de l'école des beaux-arts de Dijon, d'abord en architecture et en gravure avec Célestin Nanteuil, puis de sculpture avec François Dameron (1835-1900).
Après un court passage dans l'armée en 1875, Pompon arrive à Paris où il devient ouvrier marbrier dans une entreprise funéraire près du cimetière Montparnasse. Il suit les cours du soir de la Petite École, future École nationale des arts décoratifs. Ses professeurs sont les sculpteurs Aimé Millet (1819-1891) et Pierre Louis Rouillard (1820-1881), également professeur d'anatomie, qui lui fera découvrir la ménagerie du jardin des plantes.
En 1890, François Pompon entre dans l'atelier d'Auguste Rodin (1840-1917), où il travaille comme praticien au dépôt des marbres, rue de l'Université. Il gagne très vite la confiance du maître puisqu'il dirige l'atelier dès 1893. Son rôle d'alors se résume à transmettre les comptes, payer les marbres et superviser les travaux. C'est dans ce même atelier qu'il fera la connaissance d'Ernest Nivet et de Camille Claudel. Il a pendant longtemps exercé son métier de praticien pour d'autres sculpteurs comme Jean Dampt en 1885, Antonin Mercié en 1888, Alexandre Falguière en 1890, ou René de Saint-Marceaux de 1896 à 1914, ainsi que pour Camille Claudel. Pompon s'intéressait à l'art d'Extrême-Orient et il fut profondément marqué par le japonisme alors en vogue à l'époque. Il admirait aussi l'art égyptien exposé au musée du Louvre. Sa première sculpture animalière connue représente un Lucane (1874).
Le choix définitif de François Pompon de ne travailler que des animaux fut pris en 1905, alors que l'animal-sujet était dans l'air du temps, avec la diffusion des découvertes de civilisations primitives et préhistoriques dans les revues comme Le Premier Volume des albums Reiber (1877) et Le Japon artistique (1888-1891), les expositions universelles de Paris (1867, 1878 et 1889) et les bronzes animaliers orientaux rapportés à Paris par Henri Cernuschi dès 1873. Il prend alors définitivement le parti de simplifier la forme de ses sculptures. Il polit les surfaces et supprime les détails. Pendant la Première Guerre mondiale, René de Saint-Marceaux disparaît en 1915, et Pompon, trop âgé pour être mobilisé, se retrouve sans travail. Les animaux du jardin des plantes ayant été abattus, Pompon doit cesser son activité de sculpteur pour vivre de petits métiers : employé de la Samaritaine en 1916, puis ouvrier dans divers ateliers.
Mais ce n'est qu'à partir de 1922 que François Pompon connaît une célébrité tardive en envoyant l’Ours blanc au Salon d'automne de cette année-là, où son œuvre tranche par son modernisme sur l'esthétique de la sculpture réaliste héritée du XIXe siècle. Les œuvres de Pompon sont éditées par la Fonderie Hébrard jusqu'en 1922. Puis Pompon suit son chef d'atelier Claude Valsuani à qui il confie ses modèles lorsque celui-ci reprend la fonderie de son père au 74 rue des Plantes à Paris.