Antonin Mercié (1845-1916) est un sculpteur et peintre français. Il entre à l'École des Beaux-arts de Paris où il a pour professeurs Alexandre Falguière et François Jouffroy. Il remporte le prix de Rome en sculpture de 1868. Avec Jean-Marie Mengue, Laurent Marqueste, Victor Segoffin et Auguste Seysses entre autres, il fait partie du "groupe des Toulousains".
Les premiers grands succès de Mercié, qui sont aussi ses œuvres les plus connues, sont "David" de 1872 et "Gloria Victis" présenté au Salon de 1874. Son bas-relief "Le Génie des arts" (1877) a remplacé un "Napoléon III" de Barye sur un des frontons du palais du Louvre. Il existe une version similaire ornant la tombe de Jules Michelet (1879) au cimetière parisien du Père-Lachaise. La même année, Mercié sculpte le Monument à Arago érigé à Perpignan.
Au salon de 1882, Mercié renouvelle le succès patriotique de "Gloria Victis" avec le groupe "Quand même !", dont des exemplaires sont conservées à Belfort (bronze) et au musée d'Orsay à Paris. Ces deux œuvres commémorent la guerre franco-prussienne de 1870. "Le Souvenir" (1885), est une allégorie en marbre qui orne la tombe de l'épouse de Charles Ferry. À cette époque, il a pour praticiens notamment François Pompon. "Regret", pour la tombe d'Alexandre Cabanel, date de 1892, comme son "Guillaume Tell" aujourd'hui à Lausanne.
Antonin Mercié conçoit également le Monument à Meissonier (1895), érigé dans le jardin de l'Infante du palais du Louvre, et le Monument à Louis Faidherbe (1896) à Lille, le Monument à Jules Ferry à Saint-Dié-des-Vosges (1896), un Monument à Adolphe Thiers à Saint-Germain-en-Laye, le Monument à Paul Baudry au cimetière du Père-Lachaise, et le Monument à Louis-Philippe et à la reine Amélie pour leur sépulture dans la chapelle royale de Dreux. Son groupe en pierre "La Justice" est conservé à l'Hôtel de Ville de Paris. Mercié conçoit aussi, avec son maître Falguière, le Monument à Goudouli qui orne maintenant le bassin du square de la place Wilson à Toulouse. De nombreuses autres statues, bustes ou médaillons de sa main permettent à Mercié de remporter à Paris une médaille d'honneur à l'Exposition Universelle de 1878 et le Grand prix à celle de 1889.