Jean Théodore Dupas, dit Jean Dupas (1882-1964) est un peintre, affichiste et décorateur français, représentatif de l'Art déco. Élève à l'École des beaux-arts de Bordeaux dans l'atelier de Paul Quinsac et des décorateurs Artus et Jean-Gustave Lauriol, il entre ensuite à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Gabriel Ferrier. Il remporte le prix de Rome de 1910 dont le sujet est "Éros vainqueur du dieu Pan". Son style très personnel est qualifié d'académique ou de néoclassique. Dupas part à la villa Médicis à Rome, sous la direction de Carolus-Duran, puis d'Albert Bernard, où il retrouve le sculpteur Alfred Janniot. Il y invite son ami Roger Bissière. Mobilisé en 1914 pendant la Première Guerre mondiale, il est libéré en 1919, année où il retourne à Rome pour faire une dernière année, pendant laquelle il présente une dizaine d'œuvres à Bordeaux au bénéfice des blessés de la Grande Guerre.
Nommé conservateur du musée Marmottan à Paris en 1940, Jean Dupas devient membre de l'Académie des beaux-arts en 1941. Nommé professeur de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il compte parmi ses élèves : Jean-Pierre Alaux, Jean Monneret, Jean Joyet, Gabriel Deschamps, Roger Forissier, Roger Festernaz et Geoffroy Dauvergne. Il quitte son poste en 1951 pour subir une intervention chirurgicale et est remplacé par Edmond Heuzé. Il termine sa carrière comme directeur du musée Marmottan.
Il intervient, comme nombre d'artistes de l'époque, dans les domaines les plus variés. En 1923 et 1924, Jean Dupas travaille à des commandes de la Manufacture nationale de Sèvres, ainsi qu'à des cartons pour la Manufacture des Gobelins. Il dessine pour de grands magazines de mode comme "Vogue" et "Harper's Bazaar". En 1925, il envoie une huile sur toile, "Les Perruches", à l’Exposition des arts décoratifs où elle est très remarquée. En 1927, il conçoit le catalogue des fourrures Max chez l'imprimeur Draeger. Il est membre des Ateliers d'art sacré, après 1919, dans le sillage de Maurice Denis et George Desvallières, et participe au renouveau de la fresque. Il travaille à ce titre à la décoration de l'église du Saint-Esprit à Paris, collaborant, entre autres, avec le peintre lyonnais Louis Bouquet, ordonnateur du salon de l'Afrique aux Palais des Colonies (Paris). Il réalise également des affiches pour les Magasins Dufayel. Il demeure à cette époque au 19 boulevard de Port-Royal à Paris. Il garde toutefois une prédilection pour les œuvres monumentales : "Plus grand est mon travail, plus je suis heureux." Il reste très attaché à sa ville natale de Bordeaux pour laquelle il réalise notamment une grande composition, "La vigne et le vin", destinée à l'Exposition des arts décoratifs de 1925. Il exécute par ailleurs de nombreuses commandes publiques et privées.
Jean Dupas collabore à la décoration de plusieurs paquebots comme "l'Île-de-France" et "Le Liberté", avec Alfred Janniot et Jacques-Émile Ruhlmann. Un de ses tableaux figure dans la chambre de l'héroïne du film américain d'Ernst Lubitsch, "Haute Pègre" (1932). Il travaille avec le maître verrier Jacques Charles Champigneulle, qui exposera dans son atelier du boulevard du Montparnasse les dessins préalables à la décoration du grand salon du "Normandie", réalisée en 1935, dont une feuille est conservée au musée national de la Marine à Paris. Pour la décoration de ce grand salon du "Normandie", il peint quatre-cents mètres carrés sur glace de verre églomisé. Une partie de l'ensemble, "L'Enlèvement d'Europe", est conservée à Escal'Atlantic, dans la base sous-marine de Saint-Nazaire, dont un panneau de laque est exécuté par Jean Dunand d'après les dessins de Dupas.
Il participe en 1936 au chantier de la bourse du travail de Bordeaux, y réalisant deux fresques. Il termine la même année la décoration d'un panneau mural pour le salon de l'argenterie du palais royal de Bucarest. En 1938 Jean Dupas participe avec Yves Brayer, Jean Dunand, Paul Landowski et les photographes Marc Vaux et John-Adams Davis à la réalisation du pavillon de la France pour l'Exposition internationale de New York de 1939, dont les architectes sont Roger-Henri Expert et Pierre Patout et ses collaborateurs Michel Dufet et Claude Ferret. Il reste à New York où il rencontre un grand succès.
Devenu célèbre, Jean Dupas est sollicité pour réaliser des affiches pour les sociétés de transport londonien. Il réalise six affiches pour le métro de Londres.