Pierre-Félix Fix-Masseau, pseudonyme de Pierre Félix Masseau (1869-1937) est un sculpteur français. Élève à l'École des beaux-arts de Lyon, Pierre Félix Masseau reçoit une bourse afin d'étudier dans l'atelier de Gabriel-Jules Thomas à Paris où il reste de 1889 à 1893. Puis il devient élève à l'École des beaux-arts de Paris. En 1879, il reçoit une bourse de voyage lui permettant de visiter la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, l'Italie avec surtout Florence et Naples.
Pierre-Félix Fix-Masseau fréquente les cénacles des écrivains symbolistes dans les années 1890. Il a une personnalité excentrique et n'hésite pas à se travestir en Christ. Il vit retiré du monde et ne fréquente que quelques cercles d'avant-garde comme le théâtre de l'Oeuvre. De caractère confidentiel, il n'ouvre son atelier qu'à de rares intimes.
Pierre-Félix Fix-Masseau est remarqué par Auguste Rodin au Salon des artistes français où il envoie ses œuvres entre 1890 et 1892. Il expose sous le nom de Félix Masseau puis Fix-Masseau. Le président de la Chambre de commerce dit de lui au directeur des Beaux-Arts de Paris, en mai 1894, qu'il « est un peu influencé par notre compatriote, le bizarre et puissant Jean-Joseph Carriès, mais il a vraiment un tempérament à lui, et beaucoup de sève ». Au début des années 1890, Fix-Masseau est l'une des principales figures de la sculpture symboliste. À partir de 1893, il expose régulièrement au Salon de la Société nationale des beaux-arts dans la section de la sculpture comme dans celle des objets d'art. Ses premières recherches l'orientent vers des matériaux comme la cire polychrome, le marbre, le bronze, le plâtre, le bois, l'ivoire et la céramique. Son atelier se trouve place Denfert-Rochereau à Paris.
En 1895, Fix-Masseau expose son œuvre "Emprise" qui consacre sa renommée comme sculpteur symboliste. Cette œuvre est retenue pour l'Exposition universelle de 1900. La même année, il participe au premier Salon de l'Art Nouveau à Paris. Les symbolistes voient en lui le sculpteur de la névrose et de l'invisible. Les masques, les têtes d'expression et les figures féminines sont le support d'une exploration intérieure de l'âme. Fix-Masseau produit ses œuvres les plus marquantes dans la dernière décennie du XIXe siècle, notamment "Le Secret", exposé au Salon de 1894, qui connaît le succès et est acheté par l’État.
Fix-Masseau est marqué par les expérimentations céramiques de Jean-Joseph Carriès. Il contribue au rapprochement entre la céramique et les arts décoratifs. Il ne se limite pas à un seul support mais il travaille dans tous les domaines des arts décoratifs. Il crée des objets dans lesquels le fantasme et le rêve se mêlent à l'évocation de la nature. Au milieu de la décennie 1890, il associe la figure féminine à des motifs floraux, certains éléments comme les chevelures où les drapés prennent une importance étrange, il y intègre les éléments les plus divers qui renforcent l'aspect décoratif et explore les propriétés expressives de l'étain, l'ivoire, la céramique, fait des recherches pour des patines spéciales qu'il décline en encriers, vases et chandeliers comme "Le Mauvais hôte de la Nuit" exposé au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1897.
Au début du XXe siècle, Fix-Masseau continue d'exposer au Salon et au Salon d'automne. En 1903, il expose à Bruxelles à La Libre Esthétique. La même année, le député Pierre Baudin envoie une requête au directeur des Beaux-Arts de Paris : « L'artiste est en pleine maturité ; son talent a atteint son expression définitive. C'est le moment, je crois, de l'admettre à être représenté au Luxembourg ».
En 1913, Fix-Masseau devient le directeur de l'École des arts décoratifs de Limoges jusqu'en 1935. Il continue ses recherches artistiques, notamment sur des matériaux comme le grès dont il explore les qualités tactiles. Sa dernière sculpture, un Monument à Baudelaire qu'il a mis près de dix ans à réaliser (jardin du Luxembourg).