Hector Guimard (1867-1942) est un architecte français et le représentant majeur de l'Art Nouveau en France. Aux environs de 1880, sa famille quitte Lyon pour Paris. En 1882, le jeune Guimard, âgé de quinze ans, entre à l’École nationale supérieure des arts décoratifs et est admis en section d'architecture l'année suivante, puis il aspire en 1885 à intégrer l'École nationale des beaux-arts. Admis, il s'inscrit dans l'atelier libre de Gustave Raulin.
Guimard commence sa carrière d'architecte par l'édification en 1888 d'un café-concert, Le Grand Neptune, sur les quais d'Auteuil, puis participe l'année suivante à l'Exposition universelle de 1889, en construisant le Pavillon de l'électricité. Les premières réalisations importantes, marquées tant par l'héritage théorique de Viollet-le-Duc que par le vocabulaire formel de ce dernier, apparaissent avec l'hôtel Roszé (1891), et surtout l'hôtel Jassedé (1893). En 1895, l'année où Guimard construit L'école du Sacré-Cœur, il aménage pour le compte d'Amélie Clotilde Carpeaux, veuve du célèbre sculpteur, un « musée-dépôt », connu sous le nom d'Atelier Carpeaux.
Introduit dans le milieu de la bourgeoisie locale, Guimard rencontre alors Elisabeth Fournier, la commanditaire de l’œuvre qui le rendra célèbre : le Castel Béranger, situé au 14 rue La Fontaine dans le 16e arrondissement de Paris. Suite au voyage à Bruxelles où il rencontre Victor Horta en 1895, Guimard change son style. S'il est trop tard pour modifier le gros œuvre du Castel Béranger, Guimard parvient à son retour à Paris à convaincre madame veuve Fournier d'en reprendre toute la décoration. D'où l'esthétique variée et parfois contradictoire du Castel Béranger, à son achèvement, en 1898, illustrant dans la carrière de Guimard une période de transition radicale de près de cinq ans : sur les volumes géométriques et rectilignes du gros œuvre inspiré de Viollet-le-Duc se répand à profusion (ferronneries, fontes, vitraux, lambris, papiers peints, etc.) la ligne organique « en coup de fouet » importée de Belgique. Le Castel Béranger rend Hector Guimard célèbre du jour au lendemain et entraîne une flambée de commandes qui vont faire de lui la figure de proue de l'Art Nouveau en France.
Cette période très active pour l'architecte s'achève autour de l'Exposition Universelle de 1900, par la réalisation des édicules et entourages du métro parisien en fonte, réalisés par la fonderie d'art du Val d'Osne, jusqu'en 1913. Malgré ses innovations ses constructions commanditées par un cercle restreint, le monde se détourne progressivement d'Hector Guimard : moins que l’œuvre, c’est l’homme qui agace. Et en digne représentant de l’Art Nouveau, il est lui-même victime des contradictions inhérentes aux idéaux du mouvement : ses créations les plus achevées sont financièrement inaccessibles au plus grand nombre. La Première Guerre mondiale, qui fait échouer certains de ses projets professionnels et stoppe son activité d’architecte, le fait s’exiler loin de Paris. L'après-guerre le voit se convertir sans grande conviction au style Art déco. Si ses pairs ont toujours su lui manifester leur estime, en tant que pionnier du mouvement moderne notamment, Guimard n'a jamais pu connaître de son vivant le succès populaire.