Pierre Alexandre Schoenewerk (1820-1885) est un sculpteur français. Fils de sculpteur, Alexandre Schoenewerk se forme avec le peintre Jules Jollivet et le peintre et sculpteur Henri de Triqueti. Il suit ensuite l’enseignement du célèbre sculpteur David d’Angers. Etant encore étranger, il ne peut se présenter au concours du prix de Rome. Il débute cependant au Salon de 1841 avec Agar. Schoenewerk reçoit plusieurs commandes pour le palais du Louvre : Bacchante (Cour Carrée), La Moisson, L’Automne, La Chasse (Cour Napoléon), Circé, Erigone (Aile de Flore), Galathée (Grande Galerie), La Lutte (Cour Visconti), ce qui montre son importance. Il travaille pour les églises Saint Augustin (Deux anges) et de la Sorbonne (Saint Thomas d’Aquin) et intervient à l’Hôtel de Ville (L’Instruction, Les Lettres), ainsi qu’à l’Opéra de Paris (Lully).
En 1866, à la suite d'une insolation attrapée pendant un voyage en Italie, il est interné à l'asile de Charenton. Il en sort au bout de deux ans et demi. En 1869, il épouse la veuve d'un de ses amis, le graveur Adolphe Pierre Riffaut, mort fou à Charenton. Dix ans plus tard, sa nouvelle épouse est atteinte à son tour d'aliénation mentale. Schoenewerk atterré par la maladie de sa femme et désolé que sa statue de Salomé, exposée au Salon de 1885, n’ait pas été appréciée, se suicide, en se jetant du troisième étage de sa maison.
Pierre-Alexandre Schoenewerk obtient une médaille de troisième classe au Salon de 1845, une médaille de première classe en 1861, un rappel de médaille en 1863, une médaille de première classe à l’Exposition universelle de 1878. Il est décoré de la croix de la Légion d'honneur en 1873.
Chantre du réalisme et peu sensible au romantisme de Schoenewerk, Émile Zola écrit à propos de La Jeune Tarentine dans son compte-rendu du Salon de 1872 : « À côté, il y a une pâmoison de marbre que le public attendri entoure avec recueillement. C'est La Jeune Tarentine, de M. Schoenewerk. Voilà qui est délicat. L'artiste a couché sur un roc cette amante dont nous parle André Chénier, qui allait à l'amour et qui ne rencontra que la mort ; la vague ne roule que son cadavre sur la rive, où l'attendait le bien-aimé. La hanche haute, la tête renversée, la face déjà amollie et comme effacée par l'eau, le cadavre se dissout d'une façon toute tendre et toute poétique ; il est mûr pour quelque morgue de l'idéal. Les dames en soie grise et les messieurs décorés sont charmés de cette délicatesse dans la putréfaction. » Ce marbre de 1871, est désormais exposé au musée d’Orsay.
Pour cette Jeune Fille à la Fontaine, Pierre-Alexandre Schoenewerk présente son plâtre au Salon de 1873, puis à l’Exposition Universelle de 1878, où il est récompensé d’une médaille de première classe. Le plâtre est de nos jours conservé au Musée des Beaux-arts d’Angers. Son marbre est exposé quant à lui au Musée d’Art et de l’Industrie – La Piscine, à Roubaix.