Biographie Antoine Bourdelle

Antoine Bourdelle (1861-1929), est un sculpteur français. Depuis son plus jeune âge, il préfère le dessin à l'étude et travaille dès 1874 dans l'atelier de son père menuisier-ébéniste. Bourdelle développe une précocité étonnante dans la réalisation de ses premiers ouvrages sculptés en bois. Son talent est rapidement repéré par un banquier, Hippolyte Lacaze, qui lui octroie une bourse d'études à l'Académie des beaux-arts de Toulouse en 1876.

En 1884, Bourdelle est reçu deuxième au concours d'admission à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris avec son "Télémaque reçu à Pilos par Nestor". Il entre alors dans l'atelier d'Alexandre Falguière qui lui enseigne une pratique académique et libre. Malgré son premier envoi au Salon des artistes français avec le "Buste d'Armand Saintis", il reste indépendant vis-à-vis du système et de ses récompenses. Membre de la bande à Schnegg, il est l'ami de Gaston et Lucien Schnegg, François Pompon, Jane Poupelet, Léon-Ernest Drivier, Jules Desbois… En 1885, Bourdelle exécute plusieurs allégories dont "Première victoire d'Hannibal" qui reçoit une mention honorable, saluée par la critique au Salon des artistes français. Il décide alors de quitter l'enseignement académique et l'École des beaux-arts ainsi que l'atelier Falguière en 1886. Il loue un atelier modeste au 16, impasse du Maine à Paris dans lequel il travailla jusqu'à son décès.

En 1893, Antoine Bourdelle entre comme praticien dans l'atelier d'Auguste Rodin et participe au concours pour le Monument aux morts de la guerre de 1870 à Montauban, sa ville natale. La première maquette de ce monument, est présentée en 1896. Mais pour la première fois, Bourdelle fait face à la critique. Les membres du comité chargé du projet l'accueillent très défavorablement. La composition choque car elle rompt avec un académisme figé. Finalement, il obtient cette commande en 1897 grâce à l'intervention de Rodin. Cette même année, il expose aussi pour la première fois à l'étranger, notamment à Nashville dans le Tennessee aux États-Unis.

L'année 1900 est un tournant décisif dans l'œuvre et la carrière de Bourdelle. Elle est marquée par sa participation à l'Exposition universelle. Il exécute également une première version de la "Tête d'Apollon", se détachant ainsi de l'esthétique de Rodin et de son inflexion vers la modernité. Avec des surfaces saillantes, des plans nets et une frontalité sévère, il s'inscrit alors directement dans l'héritage de la Grèce archaïque. Il fonde avec Rodin et Jules Desbois une école libre d'enseignement de la sculpture, qui ne vivra que très peu de temps.

De 1907 à 1909, sollicité à l'étranger, Bourdelle voyage à Genève, Berlin, Varsovie, Prague, et reçoit la commande du Monument à Mickiewicz, sur lequel il va travailler jusqu'à sa mort. Il exécute le buste d'Ingres, "Beethoven dans le vent", "Beethoven aux deux mains" et le "Bélier couché". Mais cela lui permet, surtout en 1909, de terminer ses études autour de la "Tête d'Apollon" et de réaliser son œuvre principale : "Héraklès archer". L'œuvre est auréolée l'année suivante d'un succès public et critique qui vaut à l'artiste la nomination de chevalier de la Légion d'honneur. En 1910, année de son divorce avec Stéphanie Van Parys, il participe au projet de construction du théâtre des Champs-Élysées à Paris, où il s'occupe de la décoration intérieure et extérieure. Il y mêle sculptures, bas-reliefs et, pour la première fois des fresques directement appliquées sur du béton armé.

Bourdelle mène une activité d'enseignement dans l'atelier qu'il dirige à l'Académie de la Grande Chaumière, où il a notamment, parmi ses élèves, Germaine Richier, Alberto Giacometti et la sculptrice roumaine Margaret Cossaceanu, qu'il engage ensuite comme collaboratrice dans son atelier de l'impasse du Maine, lui faisant exécuter des agrandissements de certaines de ses œuvres, comme sa "Sapho". Promu officier de la Légion d'honneur en 1919, il réalise au lendemain de la Première Guerre mondiale, la "Vierge et l'Offrande" pour un industriel alsacien. L'œuvre a pour modèle son épouse Cléopâtre tenant Rhodia, leur fille, dans ses bras.

En 1923, il expose au Salon des Tuileries son Monument à Carlos María de Alvear, érigé à Buenos Aires à la mémoire de l'homme d'État argentin. En 1924, Bourdelle est élevé au grade de commandeur la Légion d'honneur. En 1924, Antoine Bourdelle souffre de violents rhumatismes qui ralentissent ses projets. Cependant, en 1925, il expose dans le monde entier, des États-Unis au Japon. Il figure à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925. En 1928, Bourdelle est célébré comme l'un des plus grands sculpteurs de sa génération. En 1929, la Ville de Paris consacre l'artiste en inaugurant place de l'Alma son Monument à Mickiewicz.

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