Émile Gilioli (1911-1977) est un sculpteur français. Il est l’un des chefs de file de la sculpture abstraite française d’après-guerre, aux côtés de Brancusi et de Arp. Né dans une famille de cordonniers italiens installée à Paris, celle-ci déménage à Nice après la Première Guerre mondiale. En 1932, Émile Gilioli prend des cours à l’École des Arts Décoratifs de Nice notamment avec la future artiste Marie Raymond. Durant la Seconde Guerre mondiale, Gilioli est mobilisé à Grenoble où il passe le restant de la guerre. Il fait la connaissance d'Andry Farcy, conservateur du musée des beaux-arts de Grenoble, et lui fait découvrir le cubisme.
Après la guerre, Émile Gilioli s'installe à Saint-Martin-de-la-Cluze, près de Grenoble, où il sculpte dans son atelier. Son art s'associe d’une certaine façon à des faits de la Résistance française. En 1947, il expose au Salon des Réalités nouvelles à Paris. En 1949, il participe au premier Salon de la Jeune sculpture dans le jardin et la chapelle du musée Rodin à Paris. Le premier salon accueillait 63 sculpteurs parmi lesquels Émile Gilioli, Emmanuel Auricoste, Étienne Hajdu, Baltasar Lobo et Berto Lardera.
À partir de 1954, Gilioli participe à des expositions collectives avec d'autres artistes. En 1956, il s'installe à Vaugirard, quartier où beaucoup d’artistes alors résident. En 1971, il crée quatre décors pour des assiettes en tirage limité à la Manufacture nationale de Sèvres. En 1997, pour le vingtième anniversaire de sa disparition, la municipalité de Saint-Martin-de-la-Cluze décide d'acquérir la maison et l'atelier d'Émile Gilioli, répondant ainsi à la volonté exprimée par Babet Gilioli, son épouse, de créer un lieu à la mémoire de l'artiste.