François Rude (1784-1855) est un sculpteur français, représentatif de la transition entre le néoclassicisme et le romantisme, dont il est un des maîtres. Né à Dijon, il est fils de forgeron. Il apprend le dessin dans cette ville avec François Devosge et est soutenu par Louis Frémiet, le conservateur adjoint du musée des beaux-arts de Dijon, mécène et ardent bonapartiste. En 1809, il s'installe à Paris et devient élève à l'École nationale supérieure des beaux-arts dans l'atelier de Pierre Cartellier. Rude obtient le premier prix de Rome de 1812 pour son Aristée déplorant la perte de ses abeilles. Les circonstances politiques font qu'il ne pourra jamais bénéficier du séjour à la Villa Médicis, soit l'Académie de France à Rome. En 1815, après la chute du Premier Empire et la Restauration des Bourbons, il part s'installer à Bruxelles à la création du Royaume uni des Pays-Bas, pour rejoindre sa belle-famille, où il se met au service de l'architecte Charles Vander Straeten. Il exécute neuf bas-reliefs pour l'un des pavillons du palais de Tervuren, aujourd'hui disparu. Avec l'architecte Charles Vander Straeten, il réalise des commandes officielles du roi Guillaume Ier des Pays-Bas en participant à plusieurs travaux de rénovation et de décoration de palais royaux, châteaux et monuments de Bruxelles, comme le Théâtre de la Monnaie ou le Palais de la Bourse de Bruxelles.
François Rude revient ensuite à Paris en 1827 où il passe progressivement du néoclassicisme au romantisme. Après 1827, il produit une statue de la Vierge pour l'église Saint-Gervais à Paris et une statue de Mercure (conservé au musée du Louvre). En 1833, François Rude est décoré de la Légion d'honneur et obtient une commande de haut-relief pour l'arc de triomphe de l'Étoile : Le Départ des volontaires de 1792, communément appelé La Marseillaise, son œuvre la plus célèbre qui contribue grandement à sa renommée. En parallèle, il sculpte dans le marbre Le jeune Pêcheur Napolitain jouant avec une tortue (musée du Louvre). Le succès de sa Marseillaise lui permet d'ouvrir son propre atelier et de former ainsi des élèves, dont son neveu Paul Cabet. Il reçoit plusieurs commandes pour des monuments publics en l'honneur de grands personnages, Louis Monge, Antoine Joseph Bertrand, Maréchal Ney. Il a également quelques commandes privées et religieuses. À partir de 1852, il consacre les trois dernières années de sa vie à deux sculptures dont il a choisi lui-même les sujets pour répondre aux commandes de sujets libres de sa ville natale de Dijon : Hébé et l'Aigle de Jupiter et L'Amour dominateur du monde, dans lesquelles l'artiste renoue avec un certain néoclassicisme et qui constituent son testament artistique. François Rude est récompensé d'une médaille d'honneur à l'Exposition Universelle de 1855 à Paris.