Georges Despret (1862-1952) est un artiste, maître verrier, ingénieur et capitaine d'industrie belge naturalisé français. Il est issu d'une famille ancienne de maîtres de forges et de verreries du Hainaut (Belgique). Georges Despret est préparé au métier de maître verrier dès l'enfance par son oncle, Hector Despret, maître de forge et industriel verrier, qui voit en lui son successeur à la direction des Manufactures de glaces à Floreffe (Belgique) et Jeumont (France). À la mort de ce dernier en 1884, Georges Despret lui succède.
En 1887, Despret obtient la liberté d'exporter, et ses verreries connaissent alors un grand essor dans le domaine des glaces, miroirs, dalles et revêtements en pâte de verre. Il crée la "Réunion des Glaces et Verres spéciaux du Nord de la France". Sa grande créativité technique lui fait déposer de nombreux brevets. Georges Despret connaît aussi le succès dans la finance. Il est par exemple Président, de 1931 à 1940, de la Banque Transatlantique, l'une des plus anciennes banques privées de France. Il sera élevé au grade de Commandeur de l’Ordre de Léopold en 1926 et décoré de la Grand-Croix de la Légion d'honneur en 1935.
En parallèle de cette carrière brillante, Georges Despret se met en quête du secret de la pâte de verre de la Rome antique et ce à l'instar mais indépendamment de l'artiste parisien Henry Cros. Dès 1889, dans son atelier installé au sein de son usine de Jeumont, il réalise des masques de personnages historiques et contemporains (Bonaparte, Cléo de Mérode) ainsi que de la petite statuaire classique (Vénus de Cnide, Faune). Despret s'entoure dans ce travail de collaborateurs de renom, comme la peintre et sculptrice belge Yvonne Serruys avec laquelle il fait exécuter plus de 300 pièces différentes, ou son dessinateur Gérard Nicollet, ou encore le sculpteur Pierre le Faguays.
Despret rencontre également le succès à l'Exposition Universelle de Paris en 1900, qui selon les critiques "lui offre l'occasion, entre autres, de démontrer publiquement les extraordinaires possibilités de son procédé. Sa pâte de verre est parfaitement agréable à l'œil et au toucher. Elle apparaît aux contemporains émerveillés comme la matérialisation du rêve de toutes les générations antérieures de chercheurs passionnés qui s'y essayèrent en vain".
Ses usines, son atelier et le Musée Communal de Jeumont sont détruits par des bombardements durant les deux guerres mondiales. Ces évènements font alors disparaître de très nombreuses œuvres de Georges Despret ainsi que ses archives techniques et iconographiques, et sont une des raisons de la méconnaissance relative de cet artiste par le grand public.