Honoré Daumier (1808-1879) est un graveur, caricaturiste, peintre et sculpteur français, dont les œuvres commentent la vie sociale et politique en France au XIXe siècle. Dessinateur prolifique, auteur de plus de quatre mille lithographies, il est surtout connu pour ses caricatures d'hommes politiques et ses satires du comportement de ses compatriotes.
Arrivé à Paris, Honoré Daumier montre une prédisposition pour la carrière artistique, vocation dont son père tente vainement de le détourner, en le plaçant d'abord chez un huissier. En 1822, il devient le protégé d’Alexandre Lenoir. L'année suivante, Daumier entre à l’Académie Suisse. Il fait ses premiers pas dans le domaine de la lithographie chez l'éditeur Belliard, puis produit des plaquettes pour les éditeurs de musique, ainsi que des illustrations pour des publicités.
En 1830, il commence une carrière de caricaturiste politique, en faisant des lithographies pour la revue satirique La Caricature où il connaît le succès pour ses portraits charge des politiciens de la monarchie de Juillet. Honoré Daumier réalise des bustes modelés en terre crue colorée utilisés pour ses lithographies (dont 36 sont conservés au musée d’Orsay à Paris).
Leur édition en bronze est posthume car le caricaturiste ne se considérait pas comme sculpteur. Ces sujets qui sont en fait des esquisses, étaient d'ailleurs « inéditables » au milieu du XIXe siècle. Ils le deviennent à la fin de ce même siècle et surtout au début du suivant ; d’où les éditions posthumes du Ratapoil et des Émigrants, puis de la série des 36 Célébrités du juste milieu, soit donc 38 modèles reconnus de sa main aujourd’hui.
En 1832, à cause de sa caricature de Louis-Philippe représenté en Gargantua, il est condamné à six mois de prison et cinq cents francs d'amende. Il continue son activité de caricaturiste politique jusqu'en 1835, date de la loi sur la censure de la presse, et de la cessation de parution de La Caricature. Il commence alors par se consacrer à la satire des mœurs bourgeoises qu'il poursuivra jusqu'en 1848. Il prend pour cible pas seulement la bourgeoisie, mais aussi la corruption des magistrats et l'incompétence du gouvernement. Il peint plusieurs tableaux dans un style proche du réalisme social de Gustave Courbet. Il fait aussi plusieurs toiles sur le thème de Don Quichotte. À partir de 1865, il connaît des difficultés financières et quitte Paris. Il fait encore des caricatures politiques dans les années 1870, mais il perd progressivement la vue. En 1877, il reçoit une pension de l'État. Avant de perdre entièrement la vue, il compose sa dernière lithographie, Les Châtiments. Ses peintures n'ont jamais été estimées de son vivant. La bourgeoisie et les classes moyennes n'appréciaient guère la façon dont Daumier les ridiculisait; elles l'ont persécuté et se sont toujours refusées à voir en lui autre chose qu'un caricaturiste. Daumier est le premier grand artiste contemporain à se pencher sur le sort des opprimés en dénonçant les raisons profondes de leur misère matérielle et morale. En 1878 est organisée dans la galerie Durand-Ruel la première exposition rétrospective de ses œuvres. Il meurt l'année suivante.