Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) grandit dans une famille modeste d'ouvriers à Valenciennes. Il aime dessiner et souhaite faire des études de sculpture contre la volonté de son père. À l'Académie de la ville, il suit les cours de sculpture de René Fache et les cours d'architecture de Bernard. Arrivé à Paris en 1838 avec sa famille, Carpeaux reçoit une première formation de dessin et de modelage à la Petite École. En 1844, il entre à l'école des beaux-arts de Paris dans l'atelier de François Rude. Dix ans plus tard, il remporte le prix de Rome. Son arrivée dans la capitale italienne est différée d'un an, l'artiste devant achever plusieurs commandes. Carpeaux s'installe à la villa Médicis en janvier 1856 et étudie les grands maîtres : Raphaël, Michel-Ange. Il voyage en Italie où il puise son goût pour le mouvement et la spontanéité. De son séjour italien, il sculpte trois envois, le Petit boudeur, le Pêcheur à la coquille et son Ugolin entouré de ses quatre enfants.
En 1862, rentré à Paris, il est introduit à la cour impériale par son ami et mécène, Eugène d'Halwin de Piennes, bientôt chambellan de l'impératrice. Il sculpte la même année un buste de la princesse Mathilde qui lui permet d'obtenir plusieurs commandes de la part de l’empereur Napoléon III. Mais chacune de ses œuvres, où éclatent ses conceptions naturalistes et son désir de restituer le mouvement inspiré du style baroque, fait l'objet de polémiques. Carpeaux participe à la décoration extérieure du pavillon de Flore au Palais du Louvre (Le Triomphe de Flore, jugé alors trop sensuel), et à l'opéra nouvellement construit par Garnier, avec un haut-relief La Danse, indignant le public par sa liberté et son réalisme.
Carpeaux collaborera avec l'architecte Gabriel Davioud pour sa dernière œuvre, la Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde dite aussi Fontaine de l'Observatoire à Paris.
Les dernières années de sa vie sont sombres. La guerre et la défaite de 1870 tarissent les commandes. À la même époque, Carpeaux développe, à l'égard de sa femme, une jalousie maladive qui conduit à la séparation du couple en 1874. Sous l'influence de ses parents, à court d'argent, il abandonne la direction de son atelier à son frère. En 1875, il meurt à quarante-huit ans, après d'atroces souffrances dues à un cancer de la vessie.
Jean-Baptiste Carpeaux, très attaché à sa ville natale, lègue une partie de ses œuvres au musée des beaux-arts de Valenciennes.