Roger Godchaux (1878-1958) est un peintre, dessinateur et sculpteur animalier français. Si tout le bestiaire domestique et sauvage fait partie de son univers artistique, ce sont les fauves et les éléphants qui ont été ses sujets de prédilection. Sculpteur figuratif, Godchaux représente l’animal sans artifice, dans ses attitudes de la vie quotidienne. De Vendôme il rejoint Paris, où il prépare en 1894 l’admission à l’École des beaux-arts. Très vite il se tourne vers l’art animalier. Il devient l’élève de Jules Adler et de Jean-Léon Gérôme. En 1896, il est élève de l’Académie Julian. Grand admirateur d'Antoine-Louis Barye, il se constituera une collection d’œuvres produites dans l’atelier du maître.
En 1905, Godchaux commence à exposer à Paris. Il participe régulièrement au Salon des artistes français. Après la guerre, il reprend les expositions au Salon des artistes français où, en 1922, il obtient la médaille de bronze. L’État lui commande deux plaquettes en bronze pour la bibliothèque du musée de l'Armée. En 1925, le jury de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes décerne à Godchaux une médaille d’Argent. En 1927, il remporte le concours du constructeur automobile Chenard et Walcker pour la création d’un emblème destiné à leurs voitures. En février 1928, l’État lui achète une sculpture en bronze : Éléphant, exposée au Salon national des artistes animaliers, dont il devient le trésorier. C’est à cette époque que le Newark Museum aux États-Unis lui achète des œuvres. C’est également en 1928 qu’il obtient la médaille d’argent au Salon des artistes français. En 1929, l’État lui achète de nouveau une sculpture (Pigeon).
Pendant l’entre-deux guerres, Godchaux expose régulièrement dans diverses galeries : Galerie Charpentier, Galerie Georges Petit, Galerie Edgar Brandt, groupe d’animaliers de la Galerie d’art Malesherbes. Il entretient des relations amicales avec d’autres animaliers, notamment Henri Valette et Gaston Suisse avec qui il va régulièrement travailler au jardin des Plantes. En 1937, il signe un contrat avec la Manufacture nationale de Sèvres pour l’édition de terres cuites. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il reste à Paris et continue à travailler dans son atelier de la rue Boileau, mais est contraint de porter l’étoile jaune. Après la guerre, Godchaux occupe un atelier au 3 rue Vercingétorix qu’il gardera jusqu’à sa mort. Il expose de nouveau au Salon des artistes français et au Cercle Volney. En 1947, il reçoit une commande du port autonome de Bordeaux pour exécuter une plaque commémorative des Agents morts pendant la guerre. Il sera également sollicité pour réaliser le fronton du Phare du Cap-Ferret.
À l’opposé d’autres sculpteurs animaliers comme Édouard-Marcel Sandoz, François Pompon ou Armand Petersen dont les œuvres sont lisses, le travail de Roger Godchaux se rapproche de l'art de Paul Jouve qui laisse des textures apparentes, traitant les surfaces par lissage et par stries obliques. Les modèles en terre crue sont le plus souvent moulés en plâtre. C’est souvent dans cette matière qu’il expose dans les Salons et les galeries. Les œuvres destinées à la vente sont fondues en bronze. Elles sont confiées à des fondeurs réputés comme Susse, avec qui il signe des contrats d’édition, ou Valsuani. Il travaille également avec des fondeurs moins connus comme Gatti, Andro ou Planquette. Certaines de ses œuvres sont en terre cuite ou en grès. Des modèles ont été édités par Susse à la fois en bronze et en terre cuite, qui reste alors brute ou vernissée.
Contrairement à ses sculptures qui représentent surtout des animaux sauvages, ses peintures sont souvent inspirées par les animaux de la ferme qu’il pouvait observer à la campagne. Il peint également des portraits de commande ou des portraits de son entourage familial ou d'amis.